• Personnages principaux:

    Salomé Kluster: héroïne de l'histoire.  
    Leia Kluster: mère de Salomé, femme au foyer.  
    Xavier Kluster: père de Salomé, architecte de son état.  
    Anon_330: Un parfait inconnu qui admire secrètement Salomé. Qui se cache derrière ce pseudonyme mystérieux? Un geek associal? Un simple lycéen? Un hacker en herbe? Ou plus si affinités?  
    Hakim Fedaya: un ami d'enfance de Salomé qui en est secrètement amoureuse mais était trop jeune à l'époque pour l'admettre. Jusqu'à ce jour fatidique où lui et sa famille ont quitté la France et ne sont jamais revenus depuis ...  
    Alice:  la meilleure et la seule amie de Salomé. Elle est également de loin en loin sa collaboratrice pour les graphismes de "A comme Arobase" mais ne porte pas autant d'intérêt que son amie d'enfance à l'informatique. Elle joue à la fois le rôle de l'amie d'enfance fidèle en amitié et de la grande soeur pragmatique et raisonnable.  
    Honey: Elle est l'autre meilleure amie d'Alice. Salomé et elle se détestent réciproquement. Contrairement à Salomé elle est tellement populaire que tous les beaux garçons du lycée n'ont d'yeux que pour elle.  
    Madame Pointcarré: la professeure principale de Salomé, d'Alice et d'Honey. Elle enseigne les mathématiques et mène ses élèves à la baguette.  
    June: il travaille comme contrôleur de train pour payer ses études. Il est également administrateur du site qui héberge A comme Arobase, C'est un dragueur invétéré qui va tenter de se rapprocher de Salomé mais celle ci va déjouer le piège qui se referme peu à peu autour d'elle en refusant progressivement de répondre à ses avances.  
    Julien Cérès: un ami d'enfance cher à Salomé qu'elle n'a pas revu depuis dix ans.
    Corentin Cérès: frère cadet de Julien qui ne peut pas supporter son grand frère considéré comme l'enfant prodige de la famille, quant à lui jeune adulte en crise d'adolescence tardive et étudiant moyen.
    Epoux Cérès: parents de Julien et Corentin, amis de longue dare des Kluster.

     

    Personnages secondaires:

     Madame Petsek: surnommée "la Petsek" par une majorité d'élèves elle exerce le poste de surveillante. Stricte et acariâtre elle ne supporte pas Salomé qui est en opposition à toute forme d'autorité.
    Monsieur Lambert: professeur de mathématiques.
    Arthur, Elisabeth, Isabella, Moriko, John, Joseph, Lawrence: amis et associés de June.


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  • Le dimanche soir le paysage télévisuel était d’un mortel ennui, seule une comédie romantique légère et insouciante se détachait du lot mais Hakim n’était pas d’humeur à partager cette joie et cette innocence. Dévasté il se recroquevilla sur lui même le front dans les mains, les genoux remontés contre le buste. Le cœur au bord d’imploser il éclata en sanglots et aurait bien été incapable de contenir ses larmes une fois de plus.
    Le plus douloureux était ce sentiment insurmontable de profond regret car malgré toutes les épreuves qu’ensemble lui et Salomé avaient surmonté pour se retrouver il nourrissait l’espoir secret de la voir revenir vers lui un jour. Elle l’aimait c’était indéniable mais ne mesurait pas combien cet amour était réciproque en retour et même bien au delà de ce que la raison pouvait envisager. Il l’avait blessée, elle le faisait souffrir davantage en feignant de l’ignorer alors qu’il lui avait présenté avec émoi ses excuses les plus sincères.Il sortit sur le balcon griller une cigarette. L’air du soir était calme mais en rien paisible propice à la mélancolie. Il sentait l’enfant triste et nostalgique remonter à la surface. Sa mémoire faisait ressurgir des souvenirs qu’il aurait préféré oublier.
    Ce terrible sentiment d’injustice lorsque la police était descendue à l’appartement en pleine nuit. La séparation forcée et le remords de ne pas avoir revu Salomé une dernière fois avant le départ. Se prendre d’affection pour une ville qu’il ne connaissait pas dans un pays où il se sentait étranger, un nouvel environnement dans lequel il allait grandir par la suite sans enthousiasme. C’était plus que ses nerfs ne pouvaient supporter et il s’abandonna à son chagrin intérieur en signe de reddition.
    Il s’effondra en travers de son sofa les bras en croix les joues brûlantes à force de pleurer. Il ne sut combien d’heures il resta prostré dans cette position au bord du gouffre. La caresse du soleil sur sa nuque le réveilla. Il se releva et fit face courageusement à son piteux reflet dans le miroir de la salle de bains. La peau de ses joues était tirée d’avoir trop pleuré. Ses yeux étaient gonflés et cernés de rouge, sans éclat. Il s’aspergea le visage d’eau glacée pour remettre ses idées en ordre et considérer rationnellement la situation et les possibilités de rédemption qui s’offraient à lui que ce soit pour tenter de reconstruire une relation stable avec Salomé ou admettre qu’ils n’étaient pas faits pour vivre ensemble.

    Salomé se réveilla à l’aube. Elle se doucha, s’habilla un peu plus soigneusement que d’ordinaire et se maquilla légèrement. Elle remit de l’ordre dans sa valise boucla son sac de cours et fut fin prête pour partir sur de nouvelles bases. Elle consulta ses mails en savourant son petit déjeuner. Elle se permit de sourire et elle en avait tout à fait le droit car June avait tenu sa promesse alors qu’ils se connaissaient à peine. En effet il l’avait promue modératrice de la section Nouvelles technologies et cela lui plaisait de rester en phase avec un univers familier au moment de sauter à pieds joints dans l’inconnu. L’internat n’était pas censé être un lieu angoissant mais chamboulait tous ses repères.

    Leia prépara le café pour deux. Xavier parut dans la cuisine en réajustant son nœud de cravate. Aucun des deux ne parla mais les mots étaient inutiles car chacun savait ce que pensait l’autre sans avoir à s’en enquérir verbalement.
    La radio annonça la venue des premiers soleils. 

    Bien que la plupart des élèves eussent été auparavant indifférents à la présence ou l’absence de Salomé, la chaise vide au fond de la salle de classe de maths à 8h leur laissa une drôle d’impression comme une sorte de nostalgie. Salomé avait ce côté atypique irremplaçable qui en faisait rire certains, laissaient d’autres indifférents ou éprouver de la compassion pour Alice qui connaissait Salomé mieux que personne dans le lycée. Quand à Madame Pointcarré elle n’avait plus le grappin sur sa proie favorite pour corriger les exercices au tableau.Globalement l’incompréhension surmonta tous les autres sentiments à l’égard de Salomé. Elle qui était petite travailleuse mais assidue n’avait pas l’habitude de s’illustrer par ses absences ou même ses retards.
    Mais l’ambiance n’était pas aux regrets car les conversations allaient bon train. La rumeur courait comme une traînée de poudre que la terminale ES1 s’apprêtait à accueillir un nouvel élève. Les spéculations les plus farfelues étaient de mise quant à savoir pourquoi il changeait de lycée au mois de mars, était ce un garçon ou une fille, quel genre de soirée d’accueil organiser pour lui souhaiter la bienvenue.. La cloche sonna. Tous les regards se tournèrent vers la porte. La directrice entra un dossier à la main qu’elle déposa sur le bureau de Madame Pointcarré en lui signifiant qu’il s’agissait du livret scolaire du nouvel arrivant.
    - Comme vous devez déjà le savoir compte tenu du niveau sonore de vos bavardages, je vous prie d’accueillir comme il se doit un nouvel élève dans votre classe.
    Un jeune homme au physique assuré entra à sa suite, vêtu d’un jean et d’un sweat noir. Il rabattit sa capuche en arrière et recoiffa ses cheveux noirs de jais en dévisageant d’un air désabusé l’assemblée qui lui faisait face :
    - Je m’appelle Hakim Fedaya.

    - Je m’appelle Salomé Kluster.
    Salomé rougit légèrement en faisant les présentations. Il était autrement plus intimidant d’être la nouvelle élève face à trente étudiants qui se connaissaient et travaillaient ensemble depuis sept mois déjà que de simplement passer au tableau. C’est presque comme si elle ne se sentait pas à sa place. Ses parents lui avaient promis que l’internat était une expérience épanouissante pour quiconque mais elle percevait davantage ce nouveau départ comme une sanction. Monsieur Lambert qui était à la fois son professeur de maths et son prof principal la fit asseoir au premier rang à côté d’Arthur la tète pensante de la classe au lieu de l’envoyer au fond alors que Salomé aurait de loin préféré ne pas être le centre de l’attention générale et aller s’isoler à une table solitaire où personne ne viendrait la déranger comme à l’ordinaire.

    - Bienvenue Hakim, va vite t’asseoir le cours va commencer, Madame Pointcarré déclara.
    Hakim parcourut la salle de cours du regard. Toutes les tables étaient occupées même au premier rang.
    - Il y a une table à l’écart au fond, si tu l’as rapproches suffisamment tu pourras aisément suivre le cours sans te sentir seul pour autant, lui souffla Honey à son passage.
    - Honey ! Siffla Alice presque sur un ton de reproche en la poussant du coude.
    Madame Pointcarré pencha la tête d’un air perplexe en dévisageant Alice :
    - Quel est le problème mademoiselle ?
    - Je suis la déléguée de classe madame et je ne tolère pas de moqueries à l’égard de camarades présents ou absents par d’autres camarades.
    Un ange passa. Interloqués tous les regards étudièrent Alice de la tête aux pieds attendant avec une crainte palpable la réaction de Honey qui ne manquerait pas d’être terrible. Honey afficha un petit sourire en coin satisfait :
    - Que dis tu là Alice ! Que suis je censée y comprendre ?
    - Va savoir. Mais j’ai des yeux et des oreilles partout même là où tu t’y attends le moins, gare à toi si tu prononces un mot de travers.
    Madame Pointcarré frappa dans ses mains comme si cela avait pu faire cesser comme par magie cette petite altercation :
    - Et si nous commencions le cours ?

    - Pour calculer le coefficient directeur de la fonction g(x) vous appliquerez la formule y= y(B)-y(A)/x(B)-x(A). J’enverrais quelqu’un au tableau pour calculer b.
    Le rythme fut moins soutenu et le niveau moins difficile que Salomé s’y attendait. Il faut dire qu’au retour des vacances d’hiver Monsieur Lambert aimait proposer à ses élèves quelques séances de révision pour s’assurer que les acquis demeuraient solides avec constance.La première heure passa plus vite que prévu et fut un succès pour Salomé qui put suivre plus facilement le fil des explications en posant des questions de temps à autre ce qui ne lui aurait pas effleuré l’idée si le professeur avait été la Pointcarré.

    Lorsque la prochaine cloche annonça l’heure de la pause, les élèves se dispersèrent pour profiter de la douceur des premiers jours du printemps. Honey fit le premier pas et vint donc à la rencontre de Hakim :
    - Tu viens ? Ne fais pas attention aux sautes d’humeur d’Alice elle est gentille au fond.
    Hakim pensa qu’elle devait avoir raison, après tout Honey et Alice semblaient en bons termes, comme dit le fameux adage qui aime ben châtie bien. Il s’engagea à sa suite sur la passerelle menant au fumoir où Honey et sa bande d’amis avaient l’habitude de se donner rendez vous pour griller une cigarette entre deux cours. Honey était rayonnante. Ses yeux pétillaient d’ingéniosité. Son sourire était solaire. Ses cheveux dorés comme les blés ondulaient nonchalamment le long de ses épaules. Elle en imposait rien que par sa présence qui n’en laissait aucun indifférent grâce à son charisme inné qui tenait pour l’essentiel à son regard magnétique mais un regard qui voulait tout dire sans détours. Même s’il l’avait voulu il n’aurait pas pu détourner les yeux de ses formes généreuses et de son déhanché dansant. Il était totalement hypnotisé par le charme sensuel de cette fille que pourtant il connaissait à peine mais avait l’impression d’avoir toujours attendu.
    Une main s’abattit sur son épaule pour le ramener à la réalité :
    - La prof aimerait te parler, déclara d’un ton abrupt la voix d’Alice dans son dos.
    Le charme était rompu. Il se retourna. Alice le dévisageait les poings sur les hanches et fit signe à Honey qu’ils les rejoindraient un peu plus tard. Hakim voulut protester mais Alice ne lui en laissa pas le temps et l’entraîna à l’écart par le bras.
    - Qu’est – qu’est ce que tu me veux ?
    Alice s’assura que Honey était à une distance suffisante pour ne pas les entendre et se tourna à nouveau vers Hakim :
    - Je tiens simplement à te mettre en garde. Honey est la fille la plus populaire du lycée et malheur à celui qui lui refuserait quelque chose car elle est suffisamment influente pour briser la réputation de quelqu’un d’un seul mot ou d’un seul geste. Garde les pieds sur terre et la tête lucide c’est le meilleur conseil que je puisse te donner ou tu succomberas en un rien de temps au chant des sirènes avant même de t’en apercevoir. Tu es soit son ami soit son ennemi et il n’y a pas de demi mesure. Tu comprends ce que cela signifie, n’est ce pas ?
    - Oui… enfin non je ne la connais pas assez pour juger.
    - Elle a le pouvoir de tourner n’importe quel paradis en enfer terrible. Rares sont ceux qui la côtoient qui connaissent un tel sort car ils sont prudents et savent à quoi s’en tenir à son propos mais de ceux et celles qu’elle a détruits beaucoup ont connu les abysses insondables de la solitude la plus amère. A toi de choisir ton camp, sachant que tu devras faire le choix qui semble le plus raisonnable à ta conscience tôt ou tard. Sache que toute offensive ayant recours à un concours de popularité ne fonctionne pas avec elle car d’une manière ou d’une autre elle gagne la partie à chaque fois quoi qu'il arrive. Une seule a essayé de lever l’étendard de la révolution pour protester contre l’attitude d’Honey mais elle s’en est mordu les doigts par la suite tant elle a souffert : la vengeance d’Honey a été terrible.
    Entendre ces mots laissa un goût désagréable dans la gorge d’Hakim qui se sentit soudain pris au piège. 

    A la pause Salomé sortit dans le couloir se dégourdir les jambes. Elle regarda la cour de l’internat par la fenêtre. C’était une cour large, ensoleillée où il faisait bon se détendre à l’arrivée des beaux jours. Mais seuls ceux qui avaient des amis, des vrais amis avec lesquels papoter et rigoler en toute insouciance pouvaient prétendre à ce luxe. Du moins pour l’instant elle ne bénéficiait pas d’un tel privilège. Elle pensa à June. Mais s’en faire un ami ou un collègue était chose différente : elle pouvait très bien exercer ses fonctions de modératrice sans jamais le rencontrer de nouveau ou seulement par écran interposé. D’autant plus qu’il pouvait disposer d’elle à tout moment selon son humeur ou ses caprices ou encore au moindre faux pas. Sa vie lui sembla bien morne et bien triste : que faire sans un cercle d’amis sur qui compter dans les bons comme dans les mauvais moments ?

    June prit son service à dix heures. Il pensa à Salomé en vérifiant les billets des uns, en remplissant les amendes des autres. Décidément cette fille était étrange mais avait un caractère intéressant. Il ne pouvait perçer à jour ses intentions mais il se doutait que quelque chose n’allait pas. Sa notoriété sur Internet et sa timidité dans la vie réelle n’étaient pas compatibles. Il fallait au plus vite que cette situation de paradoxe cesse, mais comment ?


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  • Ce fut la dernière fois que leurs chemins eurent l’occasion de se croiser de nouveau. Il disparut de son champ de vision comme un souvenir lointain et elle ne devait jamais le revoir du moins avant longtemps. La dernière image qu’elle garda fut ce jeune homme adossé à la fenêtre baigné de soleil mais dont le visage était triste et décomposé comme la pluie.
    Une semaine passa qui fut riche en rebondissements. En effet Leia avait trouvé un internat abordable à une heure de train seulement. Cela allait permettre à Salomé de revenir tous les week-ends et pendant les vacances. Salomé dut ainsi quitter le lycée et se préparer à une nouvelle vie dans un environnement qui lui était complètement étranger. Là pas de détours ni d’entourloupes elle allait devoir apprendre la vie en commun et à se faire des amis réels. Elle n’était pas réellement asociale mais avait peu d’amis proches sur qui compter. Tout se décida en quelques jours et le dimanche suivant elle boucla ses valises avant le grand départ Ses parents l’accompagnèrent à la gare et la laissèrent seule sur le quai après s’être assurés que tout était en ordre et que le train arriverait bien en gare à l’heure prévue.

    Le trajet fut long et monotone mais pas pénible. Le wagon était rempli aux trois quarts et en quelque sorte la présence d’autrui autour d’elle était rassurante car elle se sentait moins seule. Par chance elle trouva une place équipée d’une prise électrique pour brancher sa tablette. Elle navigua sur Internet mais s’interdit de consulter A comme Arobase au cas où un simple coup d’œil ferait encore monter des bouffées de nostalgie qu’elle était bien incapable de maîtriser.
    - C’est elle j’en suis sûr !
    « Hum ? » Elle leva les yeux. Un groupe de jeunes, principalement des garçons étaient assis en carré dans la rangée opposée. Ils parlaient sans doute du dernier groupe à la mode ou d’une célébrité du Net qui faisait le buzz en ce moment et elle se replongea dans la contemplation d’un flux d’actualité sur les nouvelles technologies. Elle se surprit à faire mentalement une synthèse de sa lecture comme si elle se préparait à publier un article sur A comme Arobase.
    Elle soupira avec lassitude et croisa les jambes. Elle avait décidément tiré un trait plus ou moins définitif sur cette période de sa vie durant laquelle Hakim lui avait ouvert les yeux sur elle même. Pourtant elle éprouva un besoin irrépressible d’y retourner et tapa le nom du blog dans la barre d’adresses. Quelle ne fut pas sa stupéfaction lorsqu’elle regarda la page d’accueil se charger. Tout était redevenu comme avant. Intriguée elle accéda ensuite à l’interface d’administration. Rien n’avait changé, tout était intact, pourtant un article était signalé comme en attente de publication. Etait ce possible que … ? Elle cliqua sur le lien qui lui fut proposé pour le prévisualiser.

    « D’un disque dur à sa carte mère, d’un anonyme à sa muse qui se sont brisés l’un et l’autre à force de vouloir la lune et de ne pas écouter leurs cœurs à jamais blessés.
    Je n’’ai pas su te retrouver, tu n’as pas su m’écouter. J’ai voulu t’aider, en quelque sorte tu m’as rejeté. Je t’ai tant infligé, tu as tellement enduré. Le temps a passé, passe toujours et passera pour longtemps encore mais sans guérir nos blessures qui survivront à toutes les usures sans nous laisser d’échappatoires. Tout ce que je désire désormais et à jamais c’est écrire l’histoire et non pas l’Histoire, ensemble si seulement je pouvais encore espérer voir ce vœu exaucé.
    Mes regrets sont à la hauteur de mes remords et si je devais te demander pardon Salomé je serais prêt à m’agenouiller à tes pieds mais pas à te supplier, à assumer ma part de responsabilité mais si tu acceptes de changer, réapprendre mutuellement à se respecter.
    Si ce message te parvient sache qu’au delà d’une simple lettre d’excuses je tenais à te prouver qu’il nous reste encore une chance de tout recommencer mais seulement si tu le désires. Sache également que je t’attendrais le temps qu’il faudra mais lorsque le train partira en retard il sera déjà trop tard.
    Pour toi ma belle, ma douce Salomé je veux encore vivre bien des étés pour avoir de nouveau l’occasion de te rencontrer. »

    Que faire ? Salomé eut un moment d’absence ne sachant pas quoi décider. Hakim l’avait quittée et revenait sur sa parole peu de temps après : s’il tenait vraiment à elle il aurait proposé de rester bons amis au lieu de lui adresser une lettre d’excuses circonstanciée par écran interposé. Certes son repentir était sincère et honnête mais qu’en allait il de ses sentiments, que devait elle en conclure ? Voulait il la quitter ou rester bons amis, l’aimer ou l’apprécier ? Toutes ces questions tournèrent dans sa tête et la conduisirent à douter d’elle même. Pour chasser ces cogitations intérieures envahissantes elle brancha son casque pour écouter de la musique mais s’endormit rapidement bercée par le rythme cadencé du train couplé à la mélodie qui envoûta ses tympans.

    - Votre ticket mademoiselle !
    Elle sursauta et cligna des yeux. Vêtu d’un costume violet reconnaissable entre tous un contrôleur se tenait campé face à elle les bras croisés. Elle avait l’esprit encore embrumé et mit un moment à retrouver contenance :
    - De quoi ?
    - Je vous demande votre ticket.
    Salomé acquiesça mollement en fouillant dans son sac à dos. Elle l’extirpa de sous une pile de livres et grimaça. Etourdie comme elle l'avait toujours été elle avait complètement oublié de le composter à l’entrée du quai.
    - Euh, c’est à dire que…
    Deux options s’offraient à elle : soit elle était suffisamment chanceuse pour que le contrôleur valide son ticket et passe son chemin soit il était strict et trop zélé capable de lui dresser un procès verbal dans les règles de l’art. Elle pencha avec espoir pour la première possibilité, vit l’expression impassible peinte sur le visage du contrôleur et réalisa qu’elle allait avoir de sérieux ennuis. Elle opta pour l’alternative intermédiaire qui consistait à être honnête :
    - … dans ma précipitation j’ai oublié de…composter mon billet et je …
    Elle rougit consciente que tous les regards désormais étaient braqués sur elle. En cet instant elle aurait préféré ne pas être le centre de l’attention pour une fois.
    - Hé June, encore un coup de foudre à ton palmarès !
    « June ? » Salomé s’interrogea intérieurement. Ce nom lui était familier mais où… Elle bondit en arrière prise de court en pointant un doigt tremblant en direction de June:
    - Sérieusement, ce June ?
    L’intéressé la dévisagea avec un air perplexe. Salomé débrancha sa tablette d’un coup sec et pointa du doigt l’entête de l’interface d’administration au niveau du message de bienvenue. Le bien nommé June se permit un pâle sourire satisfait :
    - Ah ça, je vois où tu veux en venir. Oui je partage mon temps entre mon boulot de contrôleur qui me permet d’arrondir les fins de mois et ma position d’administrateur. Ravi de te rencontrer en chair et en os, Laisse moi deviner tu es…
    - Quel retournement de caractère! Il y a deux minutes tu voulais me coller une amende !
    - Oui c’est vrai mais plus maintenant ce serait inapproprié.
    Salomé retrouva son calme et sourit :
    - J’en ai vu d’autres. Au fait je devrais me présenter. Enchantée de faire ta connaissance appelle moi GG, GirlyxGeek ou Salomé comme tu préfères.
    - A moi de te demander si tu es réellement cette célèbre GirlyxGeek dont tout le monde parle sur le Net en ce moment.
    Salomé haussa un sourcil perplexe :
    - Vraiment ?
    - A moins que tu ne te sois exilée sur la planète Mars ces dernières semaines, n’es tu pas au courant des rumeurs à ton sujet qui courent sur la Toile comme quoi tu aurais conquis le cœur de ce redoutable Robin des bois des temps modernes hacker de renom connu sous l’identité d’Anon_330 ?
    - Quitte à défrayer la chronique parmi les sphères bien pensantes d’Internet je vais mettre fin à la rumeur d’emblée, oui nous avons entretenu une relation amicale jusqu’à peu.
    - Je suis désolé je n’aurais pas du en parler.
    - Pas du tout je n’ai pas honte d’assumer mes sentiments.
    June l’étudia du regard avec intérêt :
    - Tu as quelque chose de prévu ce soir ?
    - Pas que je sache, j’ai une réservation à l’hôtel par contre donc je dois aller la confirmer avant de décider quoi que ce soit.
    - Tu es une fille intéressante : tu as du caractère malgré ta timidité, du potentiel et déjà une certaine notoriété à travers le Net tu pourrais m’être utile. Viens chez moi ce soir après avoir réglé ces menues formalités, je crois que je devrais te présenter aux autres membres de l’équipe.
    Intimidée et intriguée à la fois Salomé accepta l’invitation sachant que June lui offrit la possibilité de la raccompagner à l’hôtel à l’heure de son choix.
    - Je suis rentré ! Lança June à la cantonade en franchissant le vestibule. Fais comme chez toi, ajouta il à l’intention de Salomé en la débarrassant de son manteau.
    Il la conduisit au salon. Avachies sur des poufs colorés, chacune un ordinateur portable dernier cri au creux des cuisses six personnes se tournèrent vers eux.
    - ‘Soir Ju, tu fais les présentations ?
    - Beth, Liz, Mo, John, Jo, Law voici Salomé. Salomé je te présente les membres de l’équipe : Elisabeth, Isabella, Moriko, John, Joseph, Lawrence.
    - Enchantée, répondit timidement Salomé avec un sourire.
    June lui assena une tape dans le dos :
    - Je ne te savais pas aussi timide dans la vie réelle.
    Salomé rougit légèrement. Elle n’avait pas l’habitude qu’un beau garçon de son âge à quelques années près lui témoigne des signes d’amitié complice. Sur ces entrefaites June s’empara d’un ordinateur portable posé sur le rebord du canapé.
    - Allez fais comme chez toi et viens t’asseoir.
    Il débarrassa le canapé d’une pile de feuilles imprimées et invita du regard Salomé à s’y installer.
    - En fait je t’ai fait venir ici parce que j’ai une offre à te proposer, une offre qui va t’offrir la vie que tu désires.


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  • L’après midi fut long et éprouvant pour Salomé. Elle se serait damnée ne serait ce que pour serrer Hakim dans ses bras pour la première et la dernière fois. Au bord des larmes, elle se sentait vide le cœur rempli de remords et de regret. Avec ou sans son masque il était la seule personne qui comptait réellement pour elle.
    La cloche annonçant la fin des cours sonna comme un glas. Elle ferma son sac et boutonna son manteau jusqu’au col. Sa respiration forma un nuage de buée en forme de corolle lorsqu’elle traversa la cour d’un pas précipité. Arrivée à hauteur de la sortie elle constata qu’un attroupement s’était formé au niveau du portail. La rumeur se répandait parmi la foule des curieux comme une traînée de poudre. Anon_330 l’homme qui terrorisait les géants du Net, en quelque sorte un Robin des bois des temps modernes fendit la foule et se campa face à elle.
    Ils demeurèrent face à face un long moment sans échanger un mot. Finalement ce fut la détresse d’Hakim qui prit le pas sur la froideur d’Anon_330. Il arracha son masque et l’attira contre lui dans une ultime étreinte empreinte de tendresse et de compassion. Les bras de Salomé se refermèrent maladroitement autour de son buste.
    - Je- je suis tellement désolé, profondément désolé si j’ai blessé tes sentiments. Je mesure à peine à quel point tu as continué à m’aimer secrètement au fil du temps mais je ne peux accepter tes sentiments aussi longtemps que tu aimeras en moi l’enfant d’il y a six ans et non l’homme que je suis devenu. C’est pourquoi venir à ta rencontre s’imposait car ce ne sont pas des choses qui se disent via messagerie instantanée. Ce sont des doutes et des craintes bien réels sur lesquels il est nécessaire de mettre des mots et des sentiments.
    Il desserra son étreinte et lui tourna le dos pour cacher son émotion. Rien ne le blessait davantage que de prendre conscience qu’il était trop tard pour tout recommencer à zéro, redevenir comme avant. Salomé n’avait toujours pas pris la parole, en état de choc. Il tourna les talons et amorça un pas en avant.
    - Attends.
    Hakim remit son masque et ensuite se retourna. Il s’était à nouveau coulé dans l’image de hacker redoutable et anonyme qu’il renvoyait. Salomé se hissa sur la pointe des pieds pour déposer un baiser volé sur sa joue :
    - Au revoir donc si ce n’est adieu. Tu vas me manquer.
    Heureusement que le masque le montrait impassible de l’extérieur car derrière la carapace les joues d’Hakim ruisselaient de larmes silencieuses. Il tira prestement sur sa capuche sombre pour ne pas perdre contenance cependant.
    - Je te souhaite de rencontrer un homme qui t’aimera pour celle que tu es, celle que tu deviendras avec le temps. Mais ce ne sera pas moi ou alors la vie saura nous réunir à nouveau le moment venu. Considère notre séparation comme un adieu.
    Statufiée Salomé ne fit que le regarder s’éloigner. Peu à peu l’espace autour d’elle se vida. Un à un les élèves disparurent, les discussions s’évaporèrent. Elle se retrouva seule et éclata en sanglots. 

    Elle ne rentra pas chez elle. Elle ignora les appels et les messages de sa mère. Elle déposa son sac dans son casier et ne garda que ce qu’elle pouvait transporter facilement dans ses poches : un téléphone, des clés, de l’argent, de quoi écrire. Elle se sentait libre. Elle pouvait aller où bon lui semblait et personne n’était là pour l’en empêcher.
    Elle entra dans un fast food pour acheter un kebab à emporter puis envisagea de mettre le plus de distance entre elle même et son quartier d’origine afin que personne ne la retrouve. Elle marcha vite puis se mit à courir, essoufflée elle échoua dans un bar de quartier et commanda une bière, puis une autre et encore une autre. Ivre morte elle commanda de l’alcool plus fort. Le barman lui intima l’ordre de quitter l’établissement.
    Du haut de ses escarpins elle tituba et s’affala de tout son long sur le pavé.

    A peine avait il ouvert son éditeur de code qu’Hakim referma son ordinateur et se prit la tête entre les mains. Il s’était comporté comme un idiot sans scrupules. Il ralluma l’écran et navigua sur Internet pour trouver A comme Arobase. Le site dénué de la plupart de son contenu faisait désormais pâle figure à l’image du chamboulement émotionnel de Salomé. Il inspira profondément. La seule manière de se racheter était de prendre le risque d’être poursuivi en justice pour piratage.
    Récupérer les codes d’accès fut un jeu d’enfant et bientôt il accéda à l’interface d’administration sans encombres. Il était un hacker redoutable mais pas un idiot. Lors de chaque attaque il réalisait une copie de sauvegarde du site original par mesure de précaution. Il importa le fichier cité plus haut et regarda la barre de chargement puis d’importation défiler.
    Il composa le numéro de Salomé le temps des explications venu mais le téléphone sonna dans le vide. Il n’aurait su dire si cela était anormal dans le comportement de Salomé mais eut un très mauvais pressentiment comme si quelque chose de grave était en train ou venait de se produire.
    Il envisagea de se servir de Facebook pour la localiser mais renonça aussi vite à cette possibilité. Il savait où la trouver et cela le remplissait d’angoisse. Dans son état Salomé était probablement allée faire la tournée des bars. Ce n’était pourtant pas un endroit recommandable pour une jeune fille seule et inexpérimentée. Il était de son devoir suprême que de la protéger et la ramener à la raison. En somme la ramener à la maison.

    Une pluie fine et acérée se mit à tomber. Hakim sentit son parapluie lui glisser des doigts. Ses jambes se dérobèrent. Le cœur effondré il s’accroupit au chevet de Salomé :
    - Je- je te demande pardon ! Je ne te mérite pas je me suis comporté comme un idiot! Marmonna t il en cherchant à appeler les secours.
    Seul le silence lui répondit. Son cœur brisé hurla comme un animal blessé couvert par l’écho de la pluie. Salomé demeura inconsciente comme dans un état second. Elle entendit des sirènes, distingua des gyrophares. Un accident s’était il produit ? Y avait il des victimes ? Et ensuite elle vit Hakim penché visage nu au dessus d’elle.Ses yeux bleu océan reflétaient toute la tristesse du monde. Il courba la nuque. Ses lèvres effleurèrent timidement celles de Salomé. Un baiser volé léger comme une pétale de fleur, doux comme une plume. Elle espéra que ce moment d’intimité ne finisse jamais. Sa vue se brouilla. Elle ferma les yeux, les paupières lourdes. Elle sombra dans les abysses du néant.
    Elle cligna des yeux. La lumière venue de l’extérieur était aveuglante. Elle se redressa sur un coude et jeta un regard circulaire autour d’elle. Le soleil se déversait à flots à travers des stores blancs. L’horloge épinglée sur le mur en face d’elle indiquait dix heures du matin passées de dix minutes. Un tintement résonna lorsqu’elle essaya de se lever. En levant les yeux elle constata que ses bras étaient reliés à des perfusions. De retour à l’hôpital. Décidément elle y retournait souvent ces temps ci.
    Quelqu’un frappa à la porte.
    - Entrez.
    Leia apparut dans l’embrasure avec un plateau déjeuner dans les mains. Elle le déposa sur la table de chevet d’appoint et s’assit au bord du lit sans un mot. Elle se massa les yeux et se retourna pour dévisager sa fille.
    - Ton père n’est pas venu. Ce n’est pas parce qu’il ne pouvait pas mais parce qu’il ne voulait pas. Tu sais bien ce qu’il pense de la situation j’imagine.
    - Oui.
    - Comment envisages tu de changer les choses ? Tu es sur la mauvaise pente il ne faut pas se mentir là dessus. Faire une tentative de suicide, faire le mur, boire de l’alcool, fuguer quoi d’autre vas tu faire ensuite pour alourdir encore plus les charges qui pèsent contre toi ? Tu veux qu’on te considère comme une adulte mais tu ne te comportes pas comme telle. Si tu veux revenir habiter à la maison change maintenant de façon de percevoir et appréhender les choses car ce petit jeu avec le danger ne peut plus durer.
    - Je sais.
    Salomé tourna la tête du côté opposé pour masquer son embarras.
    Sa mère soupira avec lassitude :
    - De toute manière quoi que je dise, quoi que je fasse tu finis toujours par agir à ta guise. Prends du repos, reprends toi pour le moment. Je vais me renseigner pour te mettre en internat si tu continues à n’en faire qu’à ta tête.
    Salomé ne répondit rien. Leia tourna les talons et s’éclipsa sans délai.

    Hakim inspira profondément pour calmer sa nervosité et avança le long du couloir. Il tenait un bouquet de fleurs entre ses mains tremblantes. Il vit Leia sortir de la chambre de Salomé. Il fit semblant de chercher une autre chambre pour ne pas éveiller ses soupçons. Heureusement que la tactique fonctionna. Désormais la voie était libre. Digne il se redressa de toute sa hauteur et frappa à la porte qui se présenta devant lui. Il entendit la voix de Salomé marmonner « Entrez. »
    Avait elle pleuré ?
    Il entra sans bruit et referma la porte derrière lui.
    - Pourquoi venir Hakim ? C’est pourtant toi qui m’as dit que tu ne ressentais rien de spécial à mon égard, n’est ce pas ?
    Sans un mot il chercha un vase, le remplit d’eau aux trois quarts et y installa le bouquet.
    - Ce sont des tulipes, murmura t il en déposant le vase sur la table d’appoint.
    Il s’assit au bord du lit, hésita et se redressa. Ses jambes fléchirent mais au lieu de quoi il prit place sur le fauteuil près de la fenêtre et détourna les yeux :
    - Je ne suis pas venu te demander pardon, il est trop tard pour les excuses. Au contraire j’ai pris une décision importante et je te dis au revoir. Je vais m’en aller quelque part loin de toi pour que tu puisses continuer à vivre et te reconstruire sur de bonnes bases. Je ferais en sorte qu’on puisse rester en contact cependant mais n’essaie pas de me retrouver ni même de me prier de revenir, il faudra que tu apprennes à admettre que je ne suis pas celui qui t’apportera le bonheur dont tu rêves et que tu dois faire ta vie avec quelqu’un qui te rende vraiment heureuse.
    Salomé ne sut que répondre. La gorge serrée elle le regarda impuissante se lever pour partir. Sa vue se brouilla. La digue encore une fois menaça de céder mais elle se contint, de toutes ses forces, du mieux qu’elle put.
    - Qui plus est regarde la vérité en face, je te fais pleurer sans arrêt.
    Le temps passa au ralenti. Il arrangea une tulipe qui battait de l’aile. Il traversa la chambre. Il tourna la poignée. Il sortit dans le couloir. La porte lentement se referma derrière lui.
    Elle n’eut même pas la force de crier :
    - Hakim …
    La porte se referma dans un cliquetis. Seul l’immense sentiment de vide et de solitude qui l’envahit lui répondit.

    Son cœur tout entier n’était que regret et douleur. Hakim s’assit sur le banc des miraculés à la sortie de l’hôpital pour reprendre ses esprits. Les yeux écarquillés il peina à retrouver une respiration normale et sereine. Il voulut en cet instant rebrousser chemin, s’amender auprès de Salomé en lui présentant ses excuses les plus sincères mais n’en fit rien. Définitivement c’était trop tard. Trop tard.
    Trop tard. Trop tard !
    Il ferma les yeux et offrit son visage pâle au froid glacial de l’hiver finissant. Il savait d’instinct que tous les regards étaient braqués sur lui mais n’avait cure de cacher sa détresse et son désespoir.
    Pourquoi ?
    Pourquoi leur histoire commune devait elle se terminer ainsi ? Chaque mètre parcouru les éloignait davantage… A mi chemin il fit brusquement demi tour. Telle une étoile filante il traversa le hall en trombe, monta les escaliers quatre à quatre sous les regards à la fois perplexes et courroucés d’un groupe d’internes. À bout de souffle il vola presque le long du couloir et parvint devant la porte de Salomé. Il entra sans bruit et referma doucement la porte derrière lui. Salomé sommeillait paisiblement, la tête penchée sur le côté. Un pan de la couverture avait glissé mettant sa gorge à nu. Il la borda tendrement, l’embrassa sur le front puis recula d’un pas. Il se posta à la fenêtre et attendit.
    Salomé entrouvrit les yeux. Elle avait entendu la porte brièvement s’ouvrir et se refermer. Etait ce sa mère ou simplement une infirmière ?Elle pencha la tête du côté opposé. Elle ne voulait voir personne, pas maintenant en tous cas.
    Hakim se sentit stupide comme dans un mauvais soap opéra où le prétendant se morfond de tristesse et de remords à l’idée que se séparer de sa bien aimée soit inévitable et implicitement écrit entre les lignes du destin. Salomé remua dans son sommeil afin de retrouver sa position initiale. Au moins la seringue plantée au creux de son coude serait moins douloureuse si elle plaçait son bras de manière à ce qu’il repose sur la couverture. Ainsi elle entrevit Hakim adossé à la fenêtre.
    Etait ce un rêve ?


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  • Bonjour/bonsoir messieurs dames,
    En ce mois de janvier glacial, pour débuter 2013 voici un petit bilan général concernant ces quatre derniers mois où j'ai répondu aux abonnées absentes. 

    Eh bien le voici ou le revoîlà ce satané syndrome de la page blanche que beaucoup d'écrivains expérimentent à un moment ou un autre au cours de leur chemin créatif. Oui ce n'est pas ma première foois mais là je bloque totalement.Comme qui dirait Salomé est partie en vacances loin, très loin... mais reviendra t elle? 

    Trêve de plaisanteries idiotes, non franchement je vais être honnête avec vous, l'enthousiasme qui m'avait pris au départ d'écrire l'histoire d'une jeune geek au féminin qui essaye de se faire sa place dans le monde réel est malheureusement retombé comme un soufflé tout du moins pour l'instant.Alors je vous propose de contribuer à redonner vie au blog en choisissant plus ou moins ce que sera la suite.Dites moi ce qu'il faudrait probablement améliorer à ce point du récit et proposez éventuellement une suite cohérente, vos idées seront les bienvenues.

    La seconde raison pour laquelle je me suis montrée vraiment très peu active ces derniers mois est qu'à l'heure actuelle je compte 7 histoires sur mon ordinateur plus ou moins achevées, en anglais comme en francais.
    Pour m'y retrouver j'ai établi une liste de priorités en fonction de l'avancement de chacune. Or j'en suis arrivée à la conclusion que ce sont mes deux dernières écrites en anglais qui se trouvent en tête de liste. Vous connaissez peut être la première The Beginning, la seconde est issue de ma participation au NaNowrimo 2012 et s'intitule Great expectations about a troublesome number and other stories.
    Bien entendu cela ne signifie pas que les autres passent à la trappe mais j'essaye pour une fois de ne pas perdre mon objectif de vue qui serait d'achever mon premier roman. 

    Je parle beaucoup je l'admets mais je voulais au moins revenir vers vous chers lecteurs pour vous donner de mes nouvelles ou du moins m'excuser pour mes absences parfois prolongées.

    Ce sera tout pour cette fois il me semble, portez vous bien.
    A bientôt j'espère :) 

    Seira


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